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Majorité silencieuse : l’heure vient…

Nous assistons pile à l’écriture d’un tournant décisif de l’histoire d’Ayiti. Croyez-le ou non, il se passe présentement des choses comme jamais depuis tout au moins cinquante (50) ans (…) Et cette génération est aux premières loges pour y assister, si d’aventure elle se réserve d’y prendre une part active.

L’actuel premier ministre se retrouve, par la force des circonstances, en présence de toutes les conditions nécessaires pour amorcer ce tournant. En effet, nous sommes en l’absence de contre-pouvoir effectif et d’institutions républicaines fonctionnelles, nous [alimentons et] subissons une crise multidimensionnelle sans précédent, tout en étant incapables de nous ranger autour d’un projet commun pouvant conduire à un retour de l’ordre démocratique.

C’est en essayant justement de répondre à la question “Qui donc se présentera aux prochaines élections ?” que l’idée de la « majorité silencieuse » cette masse critique de citoyens observateurs, compétents, responsables, prudents et indignés, … m’est revenue. En effet, l’instauration depuis peu de ce régime de sanctions de l’international à l’endroit d’une catégorie spécifique de personnalités haïtiennes ne fait pas que surprendre « toutes les parties », elle nous laisse penser sérieusement, qu’il existe au mieux, un projet de “passer à autre chose”.

Que cela arrive dans 6 mois ou en 2024, le Premier ministre lui-même sait que les jours de ce pouvoir de transition sont comptés. Mais alors que l’actuel gouvernement a la responsabilité d’être l’acteur de cette “mutation politique” — osons espérer qu’il sera à la hauteur de ce rendez-vous historique — celle de “cette majorité silencieuse”, ne fait que se confirmer. L’heure de l’engagement authentique tant attendu de ces filles et fils de la nation, est bel et bien venue.

Cette majorité silencieuse est partout. Dans les villes de province, à l’étranger, servant dans l’administration publique… Ils ont choisi de se taire depuis que le bruit, l’ignorance, l’arrogance et le ridicule ont remplacé le discernement, la sérénité et le sérieux. L’heure est venue où la nation a besoins de ses fils. Pour renaitre.

Il ne faut tout de même pas minimiser la puissance de l’instinct de survie. Avant d’être anéantie, ce système vétuste emploiera ses meilleurs éléments pour attaquer sur tous les fronts, dans un élan désespéré de survie. Certains essayeront de rester en vie en se greffant à quelques nouveaux leaders émergents et charismatiques. Toutefois, il s’agit-là d’un moindre mal.

Restons sur l’essentiel : le nouveau départ. C’est là où tout se joue. Il est certain que les prochaines élections seront générales ; mais il est à ne pas oublier qu’au-delà de ce renouvellement politique, nécessaire et indispensable, il faut surtout “Le projet de la Nation”. Or, l’intérêt grandissant pour les questions futiles, superficielles alors même que le pays se meurt, l’incapacité même des jeunes à discuter entre eux, d’alimenter au mieux un débat contradictoire sans invectives, ou même de dialoguer tout simplement sans s’en prendre à l’autre, m’interpelle et inquiète. Pourtant, surmonter nos préjugés, dompter nos impulsions pour accepter l’autre, et le respecter en tant que concitoyen… est bien le prix à payer pour commencer à se relever dans la dignité et la souveraineté.

Si au regard de la configuration actuelle, il est quasiment impossible de nous affranchir de l’influence de l’international, qui semble faire bon usage de la stratégie du « diviser pour régner », il faut néanmoins avoir des femmes et des hommes de valeur qui, au nom d’un compromis bâtisseur, sauront s’allier autour des intérêts supérieurs de la Nation pour redonner à la République d’Ayiti le respect qu’il a acquis jadis, et qu’il mérite aujourd’hui.

A cette majorité silencieuse à qui incombe cette périlleuse mission : sachez que l’heure est déjà venue.

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