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De la nécessité de refonder l’État haïtien

Par GeorGes Des-Castiba Allen

Temps de lecture: 1m30

En Haïti, il n’y a pas de pouvoir à prendre : il y a un État à refonder, un peuple à éduquer, un pays à faire prospérer. Plus médiatiquement, nous dirions qu’il n’y a pas de pouvoir à voler, mais un pouvoir à mériter, un pouvoir à bien gérer, dans l’intérêt commun. Ces paroles résument l’ultime affaire nationale qui devrait devenir bientôt la chose la mieux partagée au sein de la population haïtienne. Vu la situation de déchéance avancée du corps social, ce que nous appelons improprement « les élections » représente le pire chemin pour trouver la solution à nos problèmes les plus cruciaux.

Il revient donc aux élites conscientes et conséquentes (l’infime minorité non démissionnaire) de faire valoir leur droit à trouver la solution salvatrice nationale, synonyme de pacification, d’ordre public, d’espoir solide, de développement prospère et d’avenir ensoleillé.

Pour refonder l’État, il faut la manifestation, au plus haut degré, du courage invincible chez nos plus grands hommes de valeur et de moralité ; l’énergie morale transcendante jouera le rôle de catalyseur pour vendre l’essence, l’image, l’esprit des attributs primordiaux de l’État. Parce qu’aucune « superstructure » de ce genre n’a d’avenir si une promotion tous azimuts n’arrive à en faire partager l’idée avec la majorité de la population.

Vu la situation de déchéance avancée du corps social, ce que nous appelons improprement « les élections » représente le pire chemin pour trouver la solution à nos problèmes les plus cruciaux.

Ensuite, refonder l’État va de pair avec la reconstruction, le remembrement moral de la « société » dégénérée. Ce qui, réalisé comme cela se doit, signifie la multiplication fulgurante du nombre de citoyens haïtiens, autrement dit : des nationaux bien imbus de leurs droits et de leurs devoirs civiques. En même temps qu’ils travailleront à la prospérité de l’Etat, ils défendront celui-ci comme d’authentiques soldats.

Quid, maintenant, du rapport entre la pauvreté et la démocratisation chantée sur tous les tons par tant de faux apôtres ? La presse tout comme la société dite « civile » se sont jetées tête baissée dans une pseudo-démarche que nous appelons « la démocratie en courant ». Les secteurs vitaux de la Nation en veilleuse (entre autres, la jeunesse, la paysannerie, les grands producteurs, la masse ouvrière et les chômeurs) devraient être éduqués, orientés pour devenir conscients que les progrès socio-économiques sont censés précéder « l’éclosion véritable de la démocratie ». En ce sens, concevoir le plus vite possible une ambitieuse politique de l’emploi et s’ingénier à trouver les moyens d’exploiter les immenses ressources du sous-sol haïtien se révèlent clairement des priorités à combler à moyen ou à long terme si nous voulons réellement changer le visage hideux d’Haïti en beauté spectaculaire… d’ici la fin de la décennie.

Dans le même ordre d’idée, il serait tout à fait indiqué qu’une action civique bien comprise enseigne au petit peuple et aux jeunes que les élections et un système démocratique dans un espace infesté de nombreuses misères sont une chimère. Voilà qui traduit parfaitement la nécessité d’une révolution qui porte très bien son nom !

Dans ce contexte sociopolitique, il n’y a pas de place pour des hésitations. Pour la terre haïtienne et la République désespérément malade, nous n’avons qu’un seul choix : un remède totalement révolutionnaire, celui de la vérité, de la puissance de la volonté et de la conscience pleinement imbue de notre devoir national.

GeorGes Des-Castiba Allen

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